Requiem de Fauré
Centenaire de la mort de Gabriel Fauré
L'année 2024 est l'occasion de rendre hommage à Gabriel Fauré, pour le centenaire de sa mort. Il naît le 12 mai 1845 en Ariège et étudie la musique religieuse, pour laquelle il se passionne, dès l'âge de 9 ans. Dès son arrivée à Paris, il se forme auprès de celui qui deviendra son mentor, Camille Saint-Saëns, au sein de l'école Niedermeyer. L'enseignement qu'il y reçoit influencera notablement son style d'écriture : pratique des grands maîtres allemands, du plain chant et de la modalité grégorienne... En 1896, il devient titulaire du grand orgue de la Madeleine à Paris et est nommé professeur de composition au Conservatoire (Maurice Ravel sera d'ailleurs élève de sa classe).
Atteint d'une surdité dégénérative, il vit les dernières années de sa vie dans l'isolement. Il meurt à Paris en 1924 et reçoit des obsèques nationales, reconnu comme l'un des plus grands compositeurs de son temps.
Fauré exprime à travers ses oeuvres une sensiblité sans emphase, et une ligne mélodique subtilement travaillée, aussi bien pour la voix que pour l'instrument. Il nous laisse aujourd'hui une production marquée par la musique vocale, dont son célèbre Requiem.
Mon Requiem… on a dit qu’il n’exprimait pas l’effroi de la mort, quelqu’un l’a appelé une berceuse de la mort. Mais c’est ainsi que je sens la mort : comme une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur de l’au-delà, plutôt que comme un passage douloureux. »
Gabriel Fauré
"Un Requiem doux comme moi-même"
Il semblerait que Gabriel Fauré ait composé son Requiem dans les premiers jours de 1888 pour accompagner les obsèques d'un obscur paroissien de la Madeleine. Eprouvé par le décès de sa mère en 1887 alors que son père venait de mourir en 1886, Fauré nous livre un Requiem dans lequel le drame de la mort est intime. Une œuvre plutôt apaisée, lumineuse qui a la particularité de ne pas contenir de Dies irae, mais qui inclut un In paradisum, traditionnellement chanté à l’issue d’une cérémonie d’obsèques.
Il supprime ainsi tout ce qui inspire de la terreur dans le Dies Irae et ne garde que la dernière strophe, le Pie Jesu, qu’il traite comme une séquence à part entière. Planante, confiée à une soprano ou à un jeune garçon, la mélodie semble venir d’ailleurs, plus angélique qu’humaine. Il ne garde comme allusion au Jugement dernier que celle incluse dans le Libera me. Les ponctuations des basses, comme une marche funèbre, rappellent alors le cortège des défunts et soutiennent le baryton solo.
L’entrée des cuivres vient suggérer les trompettes du Jugement et les marches harmoniques du chœur traduisent la crainte du « Jour de malheur ». Le message est clair : chaque individu, personnifié par le baryton, ressent l’angoisse de la mort ; mais la perspective de la finitude concerne toute l’humanité.
A la demande de son éditeur, Fauré en a retouché de nombreuses fois l'orchestration, étoffant l'ensemble instrumental de cuivres et de bois. C'est dans la version d'origine de 1888 que le CMS et la Maîtrise proposeront le Requiem : orchestre à cordes, orgue et harpe.
Un concert exceptionnel
La Maîtrise de la cathédrale et le Centre de musique sacrée choisissent de rendre hommage à ce compositeur marquant de la musique française.
En plus du Requiem, d'autres pièces vocales viendront étoffer le concert : le célèvre Cantique de Jean Racine ainsi que l'Ave verum, la mélodie En prière interprétés par les enfants de la Maîtrise.
La Pavane sera également au programme, dans sa version orchestrale.
Infos pratiques
Dimanche 26 mai 2024 à 17h
Cathédrale Notre-Dame du Puy
Dimanche 9 juin 2024 à 17h
Baslique St Julien de Brioude