In memoriam - Frédérique Gros
Fille d’une famille d’imprimeur de Craponne-sur-Arzon, elle commence à étudier le piano en Conservatoire mais ne perd pas une occasion d’escalader une tribune d’orgue croisée en chemin pour approcher cet instrument. Puis, enfin, elle peut se mettre à l’orgue, décrochant rapidement des premiers Prix en orgue, formation musicale, musique de chambre, harmonie et contrepoint, 2 prix Sacem, Prix de perfectionnement, Diplôme d’Etat de professeur. Des chemins buissonniers l’amènerent à étudier également, pendant quelques années, le hautbois et le piano-jazz.
Curieuse par nature, éclectique par goût, sensible à différentes formes d’art, elle s’est produite régulièrement sur scène, organiste ou pianiste avec autant de plaisir, en soliste ou chambriste, accompagnant volontiers les chœurs ou au sein de formations orchestrales. Son répertoire s’étendait du baroque à la chanson contemporaine, de l’improvisation à la création d’accompagnements et des continuos aux transcriptions.
À la cathédrale du Puy, Frédérique Gros est d’abord arrivée un peu sur la pointe des pieds, avec deux autres cotitulaires… puis elle a fait sa place, petit à petit, se retrouvant seule titulaire de la tribune au printemps 2015. Elle aimait particulièrement cet instrument dont l’esthétique de classique français ne correspondait pourtant pas à son répertoire de prédilection. Et de fait, elle arrivait à le faire sonner comme nul autre, que ce soit lors des messes ou des concerts, l’auditeur ne pouvait qu’être surpris et émerveillé par les sonorités presque insoupçonnées de cet instrument. Improvisatrice de talent, elle savait particulièrement donner à la liturgie sa dimension poétique et artistique.
Mais Frédérique avait plus d’une corde à son arc. Elle était également une accompagnatrice appréciée de nombreuses chorales, notamment de la Maîtrise de la cathédrale et du Centre de musique sacrée mais aussi d’Ars musica, de Sine nomine, de Cantus Sylva (St Didier / La Séauve) ainsi que de nombreux ensembles dans la région stéphanoise. Pédagogue, elle enseignait également à la Ricamarie, à Saint-Chamond et dans divers stages d’orgue.
Amoureuse des voyages, elle n’hésitait pas, dès que son emploi du temps le lui permettait, à filer découvrir quelque contrée plus ou moins lointaine.
Que Notre-Dame du Puy accueille celle qui a si ardemment accompagné le chant du Peuple de Dieu dans son sanctuaire.