Dimanche 8 janvier – l’Epiphanie du Seigneur
« On connaît le récit des mages dans l’Évangile : Jésus était né de la Vierge Marie à Bethléem en Judée. Or des mages (disons : des astrologues) arrivent à Jérusalem : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ; nous avons vu se lever son étoile, nous sommes venus. Le roi Hérode, saisi d'inquiétude, apprend des scribes que c'est à Bethléem que ce roi doit être né ; il le dit aux mages, mais il leur demande aussi de lui confirmer, au retour, si vraiment ils ont trouvé l'enfant : il pourrait être un concurrent dangereux pour son trône ! Ils reprennent la dernière étape de leur longue marche à l'étoile car elle est réapparue, à leur grande joie. Quand elle s'arrêta au-dessus d'une maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère, et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui (Matthieu 2,11).
Quelle que soit l'exactitude historique de tel détail du récit, il reste que les toutes premières communautés chrétiennes -et nous avec elles- reconnaissent le Christ comme la Lumière de Dieu venant en ce monde, pour éclairer tout homme : elles savent que le Christ-Sauveur est né en Orient. L'Orient, c'est toujours le lever du soleil, l'aurore de la lumière qui monte.
Le Christ dira de lui-même : Je suis la lumière du monde (Jean 8,12) ; lumière de Dieu incarné en l'homme Jésus, pour tous les hommes de bonne volonté : les bergers et les mages ; les pauvres et les savants de tous les temps, assez petits pour chercher et assez humbles pour accueillir la Lumière du Seigneur.
La nuit de la vie peut être très noire de pessimisme, le brouillard peut être épais, qui brouille la vue, de passion ou de chagrin, mais cherchons-nous encore et toujours la lumière ?
Tôt ou tard, si le cœur reste quelque peu ouvert à un espoir, à un amour, il ne se peut pas qu'une étoile ne se lève et éclaire et réchauffe. Si on tend l'oreille à l'Esprit, si on jette un œil loyal sur l’Évangile, alors une lumière répondra ; le Christ nous dira le sens de la vie et de la mort : Tu aimeras Dieu de tout ton cœur, aimez-vous comme je vous ai aimés (Marc 12,30 ; Jean 13,34). C'est là qu'est le sens - la signification et la direction - ; on ne se trompe jamais à suivre le Christ : Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres (Jean 8,12).
Il y a toujours une étoile, le ciel n'est jamais totalement obscur ! Cherchez et vous trouverez (Luc 11,9) : à qui demande l'étoile, Dieu ne donnera pas la nuit ! »
Méditation du Cardinal Renard.
Né à Avelin dans le Nord en 1906, Mgr Alexandre Renard a été ordonné en 1931. Docteur ès lettres, il devint professeur puis directeur des œuvres diocésaines de Lille. C'est en 1953 qu'il fut nommé évêque de Versailles où il se montra un pasteur très actif, stimulant les mouvements d'action catholique et encourageant les constructions d'églises. Il est surtout connu par ses interventions marquantes au deuxième concile du Vatican où il était membre de la Commission pour les sacrements. En 1967, il devint archevêque de Lyon et cardinal.
Extrait de Missi, janvier 1971, p. 31.
Source : croire.la-croix.com