Lundi 9 janvier – Le Baptême du Seigneur
Extrait de l’homélie de Benoît XVI, le 10 janvier 2010, pour la fête du Baptême du Seigneur.
Avec la fête du Baptême de Jésus se poursuit le cycle des manifestations du Seigneur, qui a commencé à Noël par la naissance à Bethléem du Verbe incarné, contemplé par Marie, Joseph et les pasteurs dans l'humilité de la crèche, et qui a connu une étape importante dans l'Epiphanie, lorsque le Messie, à travers les mages, s'est manifesté à toutes les nations. Aujourd'hui, Jésus se révèle, sur les rives du Jourdain, à Jean et au peuple d'Israël. C'est la première occasion au cours de laquelle, devenu un homme mûr, il entre sur la scène publique, après avoir quitté Nazareth. Nous le trouvons aux côtés de Jean-Baptiste, auprès duquel se rendent un grand nombre de personnes, au cours d'une scène inhabituelle. Dans le passage évangélique, qui vient d'être proclamé, saint Luc observe avant tout que le peuple "était dans l'attente" (3, 15). Il souligne ainsi l'attente d'Israël, il perçoit, chez ces personnes qui avaient quitté leur maison et leurs engagements habituels, le désir profond d'un monde différent et de paroles nouvelles, qui semblent trouver une réponse précisément dans les paroles sévères, exigeantes, mais pleines d'espérance du Précurseur. Son baptême est un baptême de pénitence, un signe qui invite à la conversion, à changer de vie car s'approche Celui qui "vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu" (3, 16). En effet, on ne peut aspirer à un monde nouveau en demeurant plongé dans l'égoïsme et dans les habitudes liées au péché. Jésus aussi abandonne sa maison et ses occupations habituelles pour se rendre au Jourdain. Il arrive au milieu de la foule qui écoute Jean-Baptiste et se met dans la file comme tous, dans l'attente d'être baptisé. Dès qu'il le voit s'approcher, Jean perçoit qu'il y a quelque chose d'unique dans cet Homme, qui est l'Autre mystérieux qu'il attendait et vers lequel sa vie tout entière était orientée. Il comprend qu'il se trouve face à Quelqu'un de plus grand que lui et dont il n'est pas même digne de délier la courroie de ses sandales.