La fresque du porche occidental: Vierge à l'Enfant en majesté, Marie, Mère de Dieu.
Cette fresque, dont le style est typique de Byzance, fait face à la Transfiguration de Jésus sur le Tahbor. Elle figure la Vierge à l'Enfant en majesté. La Vierge est ici le Siège de la Sagesse. Elle présente son Fils au monde, assise sur un trône richement orné qui se détache également sur le fond bleu de la fresque. La blancheur du vêtement du Christ contraste avec le rouge pourpre du manteau de la Vierge. Cette couleur pourpre, réservée à la mère de l'empereur sous l'empire bysantin ( voir l'article sur les colonnes de porphyre ) souligne la dignité de la Mère de Dieu et renvoie au dogme marial de Marie, Mère de Dieu. ( La Vierge fut déclarée Mère de Dieu au Concile d'Ephèse : 431 ). La cathédrale du Puy honore ainsi Marie en lien avec le Magistère.
Autour de Marie, les prophètes Jérémie et Ezéchiel tenant des philactères entourent la scène. Les phylactères sont des extraits de la Parole de Dieu. Jérémie et Ezechiel sont représentés pour avoir prophétisé le Salut. Au moyen-âge, on voyait dans leurs prophéties l'annonce de la venue du Messie et donc l'Annonciation, qui est le vocable de la Cathédrale du Puy. En parallèle, il est intéressant de contempler dans le même esprit les tapisseries de la Chaise-Dieu, où l'on retrouve les mêmes prophètes avec des phylactères.
Au-dessus, sur l'intrados de l'arcade qui couronne cette représentation, le prophète Isaïe et saint Jean-Baptiste.
Tous les deux ont annoncé la venue du Messie en corrélation avec la figure de Marie ( Isaïe par la prophétie de la Vierge qui enfante ( Isaïe, 7-14), et Jean-Baptiste par son tressaillement dans le sein d'Elisabeth à la visitation ) Ils entourent le Christ bénissant, représenté dans un médaillon tenu par deux anges. (Il existe une autre interprétation qui voit dans les deux prophètes du bas Isaïe et Jean-Baptiste, et saint Pierre et saint Paul dans l'intrados)
Ainsi, le pèlerin qui entre sous le porche de la cathédrale du Puy est accueilli par Marie, Mère de Dieu, avec le rappel biblique du dogme au travers des prophètes, et la place centrale du Christ, Sagesse Incarnée. Ancien et Nouveau Testament se répondent dans cette fresque datée du XIIIe siècle qui illustre la diffusion du style byzantin en Occident. Dans notre diocèse, l'église Saint-Julien de Brioude est aussi un bel exemple de cette diffusion à la fois artistique et théologique.